L'Edito
L’Edito du 19/11/2012 Présidence UMP : les fraudes sont un bon signe pour la démocratie
Cette semaine Jean-François Buissière regrette que les médias critiquent en masse la fraude à l’élection de la présidence UMP, au lieu de se féliciter du bon fonctionnement démocratique du parti.
Les journalistes auront glosé à loisir hier soir sur la soi-disant cacophonie entourant l’élection du président de l’UMP. On a parlé de fraude, de tricherie, de putsch. Il est temps de dire stop, de cesser de diffamer un parti. Et non, la fraude n’est pas si mauvaise pour notre démocratie.
La fraude est au contraire la preuve de la bonne santé de notre démocratie. Les erreurs d’émargement comme il en a été constaté à Nice sont chose courante. Parfois des bulletins de vote peuvent s’égarer, des assesseurs se tromper dans un comptage, des piles d’enveloppes finir dans une poubelle. L’erreur est humaine, la démocratie n’est pas une science exacte. Il faut la laisser respirer et lui permettre de prendre ses aises.
N’oublions pas qu’il existe des pays où le droit de vote est sévèrement encadré. Regardons des pays comme la Corée du Nord. Notre système n’est certes pas parfait mais il fonctionne, et la fraude est négligeable mais tolérable. Il ne faut pas s’attarder sur ces détails d’un vote, seul compte le résultat, au final.
Et puis surtout, dernière chose, il ne faut pas décourager les électeurs qui se déplacent aux urnes. Au contraire, cela prouve qu’une élection n’est jamais gagnée d’avance, le suspense est permanent. Les chaînes d’information en direct doivent aujourd’hui remercier cette capacité de l’UMP à créer un vrai enjeu télévisé, à captiver le téléspectateur. Hier, les deux grandes chaînes d’infos, i-Télé et BFMtv ont sans doute battu des records d’audience. Au lieu de rendre à César ce qui est à César, de reconnaître que l’imperfection de l’élection leur donne la possibilité de réaliser des audiences correctes, ces mêmes chaînes vont sans doute passer les prochains jours à ridiculiser la main qui les nourrit. Un beau symbole d’ingratitude que nous devons méditer.
Jean-François Buissière
Jean-François Buissière est président du Directoire du Gorafi