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TerrorNet: le 1er réseau social pour terroristes

Innovation dans la communauté terroriste. Depuis ce matin, les amateurs d’attentats et d’enlèvements de ressortissants possèdent leur propre réseau social. Son nom : TerrorNet. Un site calqué sur celui de Facebook où les terroristes du monde entier pourront désormais échanger entre eux et profiter ainsi de tous les avantages d’Internet auxquels ils n’avaient pas accès, besoin de discrétion oblige. Reportage

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Innovation dans la communauté terroriste. Depuis ce matin, les amateurs d’attentats et d’enlèvements de ressortissants possèdent leur propre réseau social. Son nom : TerrorNet. Un site calqué sur celui de Facebook où les terroristes du monde entier pourront désormais échanger entre eux et profiter ainsi de tous les avantages d’Internet auxquels ils n’avaient pas accès, besoin de discrétion oblige. Reportage

Un lieu de partage

Pour une fois, il s‘agit d’une initiative numérique de taille mondiale mais portée par une société française : Medius Network. Vincent Piéta, son PDG, explique les raisons qui l’ont poussé à développer ce projet : « Depuis des années, les terroristes des quatre coins du monde sont forcés d’évoluer dans l’ombre du web, se retrouvant relégués sur d’obscurs sites n’offrant que quelques fonctions de base. Généralement de simples commentaires avec photos. »

C’est donc dans une optique d’équité que Vincent Pieta a décidé de fonder TerrorNet. « Avec notre site, nos abonnés violents pourront ainsi effectuer un tas d’actions qui les aideront à faire vivre leur communauté. Il y a évidemment des fonctions basiques qu’on retrouve sur des plates-formes comme Facebook. On a donc mis en place un paquet d’applications qui va d’une liste hebdomadaire des évènements terroristes à venir au rappel des anniversaires des grands noms de la lutte armée. »

Un panel de fonctionnalités qui vient évidemment en complément des traditionnels statuts et du tchat qui permettra aux utilisateurs de TerrorNet de partager anecdotes, conseils ou simples plaisanteries sur le 11 septembre.

Abou est terroriste. Affilié à l’organisation Aqmi, il est l’un des premiers inscrits sur le site. Dès les premières minutes de navigation sur le réseau social, il reconnaît l’utilité d’un tel service : « Ça fait plaisir ! A titre personnel, j’en avais marre des sites islamistes classiques. Ils étaient toujours noirs et glauques. L’aspect ludique était complètement passé à la trappe. Avec TerrorNet, on peut enfin travailler en s’amusant un peu. Parce que certes, on déteste l’impérialisme occidental et on souhaite la mort de tous ces chiens de mécréants, mais on reste quand même des gens comme les autres. »

Même verdict chez Peio Etxarte, auteur de plusieurs attentats au Pays Basque : « C’est la fin d’un traitement injuste auquel nous étions condamnés. Je peux enfin communiquer avec mes collègues en toute simplicité. Plus besoin de rester sur Facebook en enrageant de ne pas pouvoir se lâcher, plus besoin de s’envoyer des mails cryptés pour faire passer une recette d’explosif. »

La question de la vie privée

C’est désormais devenu une polémique incontournable quand on parle réseaux sociaux, celle de la vie privée et du traitement des données publiées sur ce genre de sites. Et TerrorNet n’y échappe pas. Isabelle Falque-Pierrotin est présidente de la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés), chargée de ces questions. Suite au lancement du site ce matin, elle émet quelques réserves : « On sait qu’il a été monté par Medius Network en partenariat avec la DCRI, le renseignement intérieur français. Et on sait également que ces derniers ont une longue tradition de collecte et d’utilisation d’informations en tous genres. Il faudra donc, je pense, surveiller de très près leur politique de traitement des données personnelles quant aux utilisateurs de TerrorNet.»

Illustration : Wikicommons / Gavin Llewellyn

Le Gorafi

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