Politique
Jérôme Cahuzac « écœuré » par les mensonges à répétition du grand rabbin Gilles Bernheim
C’est sa toute première sortie médiatique depuis ses aveux et sa mise en examen pour fraude fiscale. Hier, dans le quotidien régional La Dépêche, l’ex-Ministre du Budget est sorti de sa cachette pour prendre la parole. Et c’est un autre scandale, un autre mensonge, qu’il a décidé de commenter allègrement. Ce scandale c’est évidemment celui du plagiat et du CV falsifié du grand rabbin de France Gilles Bernheim qui a explosé ce week-end. L’homme politique se dit « outré et indigné ».
C’est sa toute première sortie médiatique depuis ses aveux et sa mise en examen pour fraude fiscale. Hier, dans le quotidien régional La Dépêche, l’ex-Ministre du Budget est sorti de sa cachette pour prendre la parole. Et c’est un autre scandale, un autre mensonge, qu’il a décidé de commenter allègrement. Ce scandale c’est évidemment celui du plagiat et du CV falsifié du grand rabbin de France Gilles Bernheim qui a explosé ce week-end. L’homme politique se dit « outré et indigné ».
« Il faut moraliser la vie religieuse »
Dans cet entretien décroché par La Dépêche, Jérôme Cahuzac s’attarde peu sur la question de son retour à l’Assemblée Nationale qui fait polémique aujourd’hui. Mais c’est lorsque la journaliste qui mène l’interview lui demande dans quel état d’esprit il se trouve que l’homme s’emporte : « Et bien je suis scandalisé par tout ce qui se passe en ce moment. Et en particulier par l’attitude intolérable de Gilles Bernheim qui a menti, et plusieurs fois, à tout le monde. »
L’ancien collègue de Pierre Moscovici se dit davantage choqué par le comportement « indigne » du grand rabbin de France que par les propres mensonges en série qu’il a pu commettre à propos de son compte Suisse : « Mentir aux français sur sa fraude fiscale alors qu’on est Ministre du Budget, c’est mal. Les yeux dans les yeux, mentir à nouveau devant l’Assemblée Nationale, devant ses collègues et camarades, c’est aussi très grave, je le reconnais. Mais plagier l’œuvre de quelqu’un d’autre et mentir sur son propre parcours en s’inventant une vie qui n’est pas la sienne. Ça, c’est inadmissible ! »
Jérôme Cahuzac se dit profondément atteint par ce scandale qui touche la communauté juive depuis jeudi et qui a pris une nouvelle tournure quand le Monde a confirmé samedi que Gilles Bernheim n’avait jamais obtenu d’agrégation de philosophie, comme il le revendiquait. Celui qui, à l’instar du grand rabbin, a menti aux français, parle d’une blessure : « Tout le monde s’attend plus ou moins à ce qu’un homme politique mente ou triche, même publiquement. Les français sont habitués et sont finalement peu surpris quand ça arrive. En revanche, de la part d’une sommité religieuse de notre pays, je trouve ça très grave. En terme d’exemplarité morale, on attend davantage d’une personnalité comme Gilles Bernheim que d’un député ou d’un Ministre. »
Après ce nouveau scandale, Jérôme Cahuzac appelle à un « grand coup de balai » et réclame de sévères changements : « Je demande solennellement aux dirigeants du Crif, le Conseil Représentatif des Institutions juives de France, de procéder à un grand remaniement de son bureau pour enfin tenter de moraliser la vie religieuse. Et j’appelle également toutes les autres confessions de l’Hexagone à faire preuve de la même vigilance et la même sévérité face au mensonge »
« Achevé » par l’affaire Patrick Buisson
Mais ce qui a également meurtri Cahuzac depuis sa démission du gouvernement Hollande et sa descente aux enfers, c’est l’autre affaire de plagiat impliquant Patrick Buisson, l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l’Elysée. Accusé par le journal l’Express d’avoir copié des passages entiers d’un livre dans le cadre d’une interview, Buisson garde pour l’instant le silence radio. Jérôme Cahuzac, lui, avoue se sentir trahi : « Je ne m’attendais pas à ça de Patrick qui est un ami plus que proche. C’est quelqu’un de très intelligent et de très cultivé et je ne pensais pas qu’il s’abaisserait à ce genre de procédé. Malgré ça, il reste toujours évidemment mon ami. C’est un enculé mais je considère que notre amitié m’oblige à répondre présent si jamais il a besoin de moi. »
La Rédaction