Culture
Nicolas Demorand furieux qu’Edwy Plenel ait refusé sa demande de stage à Mediapart
Hier soir Nicolas Demorand, le patron de Libération, était débarqué de la direction de la rédaction. Ce matin, dans un édito incendiaire, il fait part d’une profonde déception et de sa rage. Mais étonnement, il adresse cette colère non pas aux actionnaires du journal qui l’ont désavoué mais bien à Edwy Plenel, le directeur de Mediapart. Ce dernier aurait en effet refusé sans ambages la demande de stage de Demorand. Un stage qui lui aurait permis d’acquérir les bases de l’enquête journalistique. Plenel, lui, dit justifier son refus par « manque de temps ». Décryptage.
Hier soir Nicolas Demorand, le patron de Libération, était débarqué de la direction de la rédaction. Ce matin, dans un édito incendiaire, il fait part d’une profonde déception et de sa rage. Mais étonnement, il adresse cette colère non pas aux actionnaires du journal qui l’ont désavoué mais bien à Edwy Plenel, le directeur de Mediapart. Ce dernier aurait en effet refusé sans ambages la demande de stage de Demorand. Un stage qui lui aurait permis d’acquérir les bases de l’enquête journalistique. Plenel, lui, dit justifier son refus par « manque de temps ». Décryptage.
Volonté d’apprendre VS Manque de temps
Nicolas Demorand n’y est donc pas allé par quatre chemins dans son édito de ce matin. Dès les premières lignes, celui qui devrait quitter son poste à Libération en juin attaque : « C’est une honte. Edwy Plenel passe son temps à se faire passer pour LE journaliste d’investigation ultime. Il y a quelques jours à peine, il tirait à boulets rouges sur Libération et sur ma propre personne. Aujourd’hui je me présente à lui avec l’intention d’apprendre, de comprendre comment Mediapart procède pour ses superbes enquêtes, là il me ferme la porte au nez. Il y a là, je crois, une forme d’hypocrisie.»
Du côté de Mediapart, on tente de calmer le jeu. Edwy Plenel a répondu à l’attaque de Nicolas Demorand sur son blog : « J’ai opposé un refus à la demande de Nicolas car je n’ai pas le temps de m’occuper d’un stagiaire aujourd’hui. Ça aurait été avec plaisir et je sais les difficultés que traverse Nicolas en ce moment, en particulier depuis hier soir. Mais Mediapart est au cœur de l’actu et il est nécessaire de ne pas relâcher notre attention. Et ce, même si c’est pour transmettre à de jeunes journalistes notre savoir-faire dans l’investigation. »
Une offre d’Okapi
Si Demorand se voit expulsé de son poste à la rédaction il conserve tout de même la présidence du Directoire de Libération. Mais ses jours au journal semblent comptés et la recherche d’un nouvel employeur plus nécessaire que jamais. Dans cette optique, bien qu’il se soit visiblement cassé les dents sur la porte de Mediapart, il pourrait néanmoins se rabattre sur une autre rédaction plus modeste mais tout aussi rigoureuse. En effet, il aurait reçu une offre plutôt alléchante d’Okapi, le magazine bimensuel 100% ADO.
Contacté par téléphone, François Blaise, rédacteur en chef d’Okapi confirme l’information : « Nous sommes prêts à accueillir dès maintenant dans nos locaux M.Demorand pour un stage de 6 mois non rémunéré. Même s’il est vrai que nous avons fait tomber moins de politiques que Mediapart, je suis persuadé qu’il pourra acquérir ici toutes les compétences nécessaires pour retrouver du travail et accomplir son métier correctement. Et puis ça reste du boulot. Et je pense que par les temps qui courent, ce n’est peut-être pas la meilleure solution pour lui de faire la fine bouche.»
La Rédaction