Loisirs
Écouter 3 minutes une fan de Bruno Mars équivaudrait à 50 minutes de jogging
Faire du sport sans bouger d’un centimètre, c’est désormais possible. En tout cas, c’est ce que laisse entendre cette dernière étude menée sur 2 années par le Laboratoire d’Études de Physiologie de l’Exercice (LEPHE) d’Évry. Une équipe d’une demi-douzaine de chercheurs a mis en lumière les mérites d’une activité sportive insoupçonnée jusque-là. Selon ces derniers, entendre quelques minutes à peine une fan du chanteur américain Bruno Mars serait équivalent à une séance complète de course à pied.
Une activité qui serait donc bénéfique pour la santé mais à pratiquer avec une extrême modération selon les physiologistes du Laboratoire.
Un rôle prophylactique évident
« Les effets sur le rythme du cœur et sur l’activité des tissus musculaires sont indéniables », affirme sans sourciller Véronique Billat, directrice du LEPHE et ancienne sportive de haut niveau. Ce matin, à l’occasion d’un point presse saturé de journalistes, l’experte en physiologie sportive a exposé avec pédagogie les résultats de ses équipes : « Nous avons, entre mars 2011 et avril 2013, effectué de nombreux tests sur des cobayes volontaires ou non et de constitution différente. Et nous en sommes venus à la conclusion que la consommation de calories à l’écoute d’une fan lambda de M.Mars était sensiblement la même que pour une séance de jogging à une vitesse moyenne de 12 km/h. Soit en gros 875 calories brûlées au cours de l’effort. »
Car prêter une oreille attentive à une fan de Bruno Mars solliciterait tout un réseau de muscles comme les cuisses, les abdos ou encore les muscles de la main qui se verraient donc mis en tension dès la moindre parole de fan du sexe féminin sur leur idole. A l’instar de ces muscles, tout l’appareil cardio-vasculaire serait sollicité comme le souligne Véronique Billat : « Quand un cobaye se met à entendre une fan parler, généralement très fort et dans les aigus, son rythme cardiaque se met à bondir à des niveaux proches de celui d’un athlète de demi-fond. » Et la scientifique de continuer : « L’apport pour la santé est donc indéniable, même si comme dans tous les sports, l’effort de l’organisme engendre une grande fatigue physiologique : un temps de repos juste après est donc absolument nécessaire. »
Alain est le père de deux filles de 15 et 16 ans, toutes deux fans inconditionnelles du chanteur américain. Amateur et pratiquant de longue date de vélo sur piste, il confirme par son expérience la découverte du LEPHE : « C’est vrai que quand je les écoute, elles me fatiguent littéralement. Ça me fait suer à grosses gouttes, comme quand je fais un sprint sur mon vélo. Je le sens. Elles me crient des trucs sur ce gars et ça me tend tous les muscles du corps, comme un choc électrique. D’ailleurs, quand j’ai fini de les écouter, je suis lessivé et souvent j’ai même plus la force d’aller rouler. »
Éviter l’abus
C’est donc potentiellement une nouvelle pratique sportive qui vient d’être découverte par les physiologistes d’Évry. Ils tiennent cependant à assortir leurs résultats de mesures de précaution : « Comme pour toute activité physique, tout excès est néfaste, il faut savoir s’arrêter à temps. Il est donc sage et judicieux de faire suivre cet effort d’une séance d’étirements et d’une alimentation riche en sucres lents. »
Cette découverte du Laboratoire d’Évry vient en éclairer une autre. En effet, les physiologistes du centre de recherche n’en sont pas à leur premier coup d’éclat scientifique. En 2011, ils avaient notamment découvert que regarder une émission présentée par Stéphane Plaza avait le même effet physiologique que 2 séances de natation.
Illustration: Flickr / TonyFelgueiras