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Politique

Acculée, l’UMP vend des t-shirts anti-Sarkozy pour rembourser ses frais de campagne

Dans l’opposition on a le réalisme politique dans la peau et le proverbe “la fin justifie les moyens” ancré dans les esprits. Fin juillet, l’UMP affirmait avoir déjà réuni 8,6 millions d’euros sur les 11 qu’elle doit rembourser pour des frais de campagne dispendieux lors de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Officiellement, le parti de droite dispose encore d’un délai allant jusqu’à fin septembre pour trouver les millions qui lui manquent. Et visiblement tous les moyens sont bons si l’on en croit cette dernière initiative des cadres de la rue de Vaugirard

Publié le

 mar 


Dans l’opposition on a le réalisme politique dans la peau et le proverbe “la fin justifie les moyens” ancré dans les esprits. Fin juillet, l’UMP affirmait avoir déjà réuni 8,6 millions d’euros sur les 11 qu’elle doit rembourser pour des frais de campagne dispendieux lors de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Officiellement, le parti de droite dispose encore d’un délai allant jusqu’à fin septembre pour trouver les millions qui lui manquent. Et visiblement tous les moyens sont bons si l’on en croit cette dernière initiative des cadres de la rue de Vaugirard. La direction du parti a en effet décidé de produire et de commercialiser des dizaines de milliers de vêtements sur lesquels la figure de M.Sarkozy apparaît accompagnée de slogans plutôt virulents à son égard.

Sortir la tête de l’eau

« Cet homme est incompétent, alors je l’aide », « Je déteste ce nabot mais j’aime l’UMP » ou encore « C’est lui qui dîne et c’est nous qui payons l’addition. Stop ! » peut-on lire sur  ces T-shirts sérigraphiés par la droite. Une mesure qui laisse entrevoir la détresse financière dans laquelle se retrouve aujourd’hui l’UMP. Une situation de crise que tient à relativiser Jean-François Copé tout comme l’aspect polémique de ce projet de t-shirts : « Nous devons utiliser tous les moyens qui sont à notre disposition pour sortir la tête de l’eau avant fin septembre. Cette idée pour le moins originale de vêtements imprimés s’inscrit tout droit dans cette logique »

Même position du côté de Nathalie Koscuizko-Morizet, la candidate UMP à la mairie de Paris pour les prochaines municIpales : «Tout le monde doit participer. Les adhérents, les parlementaires de l’opposition mais aussi Nicolas Sarkozy en acceptant de prêter son image pour mettre fin à un problème qu’il a lui-même contribué à créer. Ça me paraît normal, juste et plutôt fair-play de contribuer de la sorte et pas juste en faisant des appels au don sur Facebook. »

Jacques Leloup est spécialiste en communication politique au sein de l’agence Euro RSCG. Il décrypte cette stratégie de l’UMP : « C’est à la fois très risqué et en même temps plutôt finement joué d’un point de vue tactique. Ces t-shirts, qui sont surtout destinés à être écoulés auprès des militants UMP, pourraient bien connaître un certain succès. Il y aura probablement dans la base du parti, c’est-à-dire les milliers de militants qui sont sur le terrain, des tonnes de personnes qui seront séduits par ce produit. Un objet qui allie à la fois fidélité politique et critique à l’égard d’une personne pour qui ils peuvent éprouver une certaine rancœur. »

Le ras-le-bol des députés

Malgré l’aspect conciliateur de ces t-shirts, de nombreux élus UMP voient dans ce « coup » un nouveau moyen de ponctionner les adhérents de l’UMP, déjà fortement sollicités depuis des mois. Bernard Debré, député de Paris, fait partie de ces représentants en colère contre cette initiative : « On prend une fois de plus nos membres pour des vaches à lait. Çà commence à bien faire ! Personnellement ce sera le dernier effort de guerre auquel je compte m’astreindre et après basta. J’aime mon parti, ma famille politique. C’est pour ça que j’ai moi-même fait l’acquisition de 2000 t-shirts au ton caustique et piquant envers l’ancien président Sarkozy. Car je veux que l’UMP continue à vivre, et de plus je me reconnais plus ou moins dans la série de messages diffusés sur ces vêtements. Mais si après ça, nous n’avons toujours pas trouvé le reste de l’argent qui nous manque, alors Nicolas Sarkozy devra sérieusement songer à mettre la main à la poche pour combler le déficit. Cette demande me paraît pour le moins naturelle et légitime. »

La Rédaction

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