Economie

Bercy condamne le manque de patriotisme des conducteurs qui freinent à l’approche des radars

Les Français auraient un comportement « contraire aux intérêts de la nation », selon un rapport remis ce matin au ministère de l’économie et des finances, par Guy Cleaz-Savoyen responsable du service Amendes et Contraventions à Bercy.

Published

on

Les Français auraient un comportement « contraire aux intérêts de la nation », selon un rapport remis ce matin au ministère de l’économie et des finances, par Guy Cleaz-Savoyen responsable du service Amendes et Contraventions à Bercy.

Une perte de plusieurs millions d’euros

Après six mois d’analyse du comportement des automobilistes français, cette étude vient chambouler les idées reçues sur le civisme des Français au volant. Principal grief à leur encontre, ils ralentiraient fortement à l’approche d’un radar afin de ne pas être pris en flagrant délit d’excès de vitesse. « Il est très étonnant de constater que pour éviter toute amende ou retrait de points, les automobilistes n’hésitent pas à freiner, parfois brutalement, pour repasser sous la vitesse autorisée », avance le rapporteur.

Une campagne de prévention à la rentrée

Pierre Moscovici, n’a pas manqué de commenter cette nouvelle. Très remonté, le ministre de l’économie et des finances n’a pas hésité à dénoncer « l’hypocrisie » des conducteurs et « un manque à gagner pour le Trésor public » estimé à plusieurs dizaines de millions d’euros. Selon Marie Jaubert, une source proche du dossier, une campagne de prévention sera diffusée à la rentrée pour inciter les Français à ne pas craindre la forte lumière émise par le radar en cas de dépassement de la vitesse autorisée.

« Les Français sont radins »

Pour Rémi Sassaloni, analyse de la TNS Soffres, cette pratique ne serait pas exclusivement française. Apparus en 1984 sur le côté ouest des Etats-Unis et mieux connu sous le nom du « curbing », elle s’est répandue dans l’hexagone à partir du milieu des années 2000. Selon lui, ce phénomène risque même de se généraliser : « Les Français sont culturellement radins depuis la fin du 16ème siècle. Pour autant ils ne veulent pas respecter les limitations de vitesse, alors quand ils ont trouvé la parade pour concilier ces deux envies ils n’ont pas hésité. », conclut-il.

Cette « parade » en question n’avait visiblement pas été anticipée par les concepteurs du radar automatique. Bruno Even, Directeur Général de Sagem, filiale du groupe Safran, et principal fournisseur de l’Etat, ne comprend toujours pas d’où provient cette erreur. « Si on avait su qu’il suffisait aux conducteurs de ralentir juste avant pour ne pas être flashé, on aurait tout simplement abandonné ce projet. C’est une véritable insulte faite à l’intelligence de nos ingénieurs. »

Contactés par la rédaction, les automobilistes n’ont pas souhaité répondre à nos questions.

La Rédaction

Illustration:  Flickr / Parti socialiste

Les plus consultés