Monde Libre
Syrie : les réserves mondiales d’indignation bientôt épuisées
Après le terrible bombardement chimique qui a touché un quartier de Damas faisant plus de 1300 morts dont de nombreux enfants, les ONG mettent en avant le danger d’un épuisement rapide des réserves mondiales d’indignation.
Après le terrible bombardement chimique qui a touché un quartier de Damas faisant plus de 1300 morts dont de nombreux enfants, les ONG mettent en avant le danger d’un épuisement rapide des réserves mondiales d’indignation. « Nous nous sommes énormément indignés ces dernières semaines, bien plus que d’ordinaire » s’alarme l’organisation Human Rights Watch qui craint pour sa part une rupture d’approvisionnement d’indignation à court terme. D’autres ONG mettent en avant le fait que la planète a déjà commencé à vivre à crédit, ayant épuisé son crédit annuel d’indignation. « Au jour d’aujourd’hui, nous avons consommé toute l’indignation normalement produite en un an, nous allons donc désormais vivre à crédit ». Selon les spécialistes, ce déficit d’indignation va ainsi se traduire par une vision blasée, désormais peu ou plus choquée par les horreurs qui vont très certainement arriver. « Vous vous retrouvez dans une situation où plus rien ne vous surprend. Vous accueillez la nouvelle d’un massacre avec un simple haussement d’épaule » soulignent les associations. Mais elles restent prudente, jugeant assez positif que les stocks existants aient pu tenir jusqu’à aujourd’hui. « La guerre en Syrie est très coûteuse en indignation. En modérant un peu plus nos réactions, nous pourrions être à même de tenir un peu plus longtemps, peut-être jusqu’en septembre ».
La Rédaction
Photo: iStock/sadikgulec