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Société

Un tiers des Français dit avoir recours à un ami hypocondriaque pour se soigner

Selon une étude menée par la société IPSOS pour le magazine Top Santé, 35% des Français interrogés avouent consulter un ami hypocondriaque régulièrement pour se soigner, faute de moyens.

Publié le

 mar 


Selon une étude menée par la société IPSOS pour le magazine Top Santé, 35% des Français interrogés avouent consulter un ami hypocondriaque régulièrement pour se soigner, faute de moyens. Cette tendance connaît une augmentation significative depuis 2010, en particulier chez les 18-39 ans, et révèle le malaise qui existe entre les Français et leur système de santé.

L’étude dirigée par Estelle Jakin dresse un bilan détaillé de cette pratique jugée de plus en plus dangereuse par les médecins eux-mêmes. Les Français auraient recours à un proche hypocondriaque en majorité pour des soins courants et l’achat de médicaments (74%), mais plus surprenant encore, pour des soins dentaires (11%) ou ophtalmologiques (8%). « Ces personnes mettent en avant leurs difficultés financières, mais apportent aussi un regard critique sur le système médical tel que nous le connaissons », déclare Mme Jakin dans un entretien.

Edouard Marin fait partie de ces Français qui renoncent à se rendre chez leur médecin quand ils sont malades. Le jeune apprenti paysagiste déclare préférer les services de son ami Jean-Baptiste Bordes qui habite à quelques rues de chez lui. « Si on passe l’argument économique, Jean-Baptiste offre de nombreux autres avantages : il n’y a pas de délai d’attente qui peut être très long chez un médecin généraliste, et je ne parle pas des hôpitaux », déclare Edouard qui avoue avoir une entière confiance en son ami. « Nous sommes des amis d’enfance, il me connaît et me suit depuis que j’ai 8 ans, c’est dire si c’est la personne la mieux placée pour s’occuper de ma santé », ajoute-t-il.

Edouard dit faire appel à son ami plusieurs fois dans l’année et ne pas s’être rendu dans un cabinet médical depuis 1999. « Il vit dans un environnement sain, qui n’est pas pollué par un déferlement de malades. Il exagère un peu parfois sur l’hygiène de son appartement, mais c’est rassurant pour nous les patients », raconte le jeune homme en ajoutant : « On dit de lui que c’est une vraie pharmacie, il a toujours le médicament qu’il faut sous la main, pas besoin de faire un détour supplémentaire après la consultation ».

Une médecine alternative

Jean-Baptiste se déclare très enthousiaste à la vue des chiffres énoncés par l’étude. « C’est la preuve que les Français veulent valoriser et récompenser ce type de médecine alternative. Nous pouvons apporter une solution durable à la crise de la sécurité sociale qui risque d’être menacée à long terme. Mais l’Ordre des médecins refuse toujours de reconnaître notre travail, en nous interdisant de rédiger des ordonnances », s’indigne-t-il.

Le jeune étudiant en histoire ne se considère pas lui-même comme un médecin à part entière mais refuse d’être qualifié d’apprenti sorcier. « J’en apprends tous les jours, la semaine dernière j’ai pu mener à terme ma première ablation d’un grain de beauté chez une amie, et la semaine prochaine, je vais arracher ma première dent, je suis impatient », s’exclame-t-il avec une certaine fierté, avant d’être appelé par un ami pour une visite à domicile.

La Rédaction
Illustration: iStock / Dean Mitchell
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