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Franck Ribéry : « La coexistence transitionnelle de l’équipe, c’est un continuum mental multiple et connecté »

Quarante huit heures après la victoire de la France face à l’Ukraine, Ribery a accepté de revenir sur le match et livre une analyse franche et sans langue de bois. Il montre comment l’équipe a su dépasser “une agglomération d’égotismes individuels en rapport avec une concrétisation provisoirement repoussée depuis le match aller”. Nous sommes allés à sa rencontre.

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Franck Ribéry a déchaussé les crampons et est prêt à poser un regard plus serein et plein de recul sur l’incroyable match des Bleus. L’homme n’a pas peur de manier un certain franc parler, même s’il est moqué pour cela. « Ma franchise, ma dialectique dérange, mais peu m’importe : au fond, ce qui compte c’est ma logicité sur notre comportement dans les phases de jeu ». D’entrée, le joueur reconnaît que le match aller a été bâclé par les Bleus. « Il y a un non-dit sous-jacent vis à vis du non-accomplissement temporaire structurel qui nous a amené progressivement vers un repli systémique »

Le joueur du Bayern ajoute qu’il lui a fallu faire le point après cette défaite. « J’ai relu René Char, mais aussi Alain et surtout Auguste Comte. Un besoin d’introspection pour mieux dominer ce sur-moi qui avait été blessé » dit-il, ajoutant que ces séances de lectures se faisaient avec d’autres joueurs. Puis la reprise de l’entraînement, la pression qui monte. « Il faut faire face. Dans ces cas, sur le banc de touche, je relis Marc-Aurèle. Je pense à l’imminence de la mort, au caractère éphémère de la vie dans la langueur de cette temporalité » dit-il. « Nous ne sommes que de simples mortels qui tapons dans une balle de cuir ».

Puis vient le match, les buts et la délivrance. Franck revient sur les propos qu’il a tenus immédiatement après le match. « J’ai parlé de fusion émotionnelle structurale, je sais que ça a pu choquer. Mais je parlais au nom de l’équipe. Dans ce cas, il n’y a pas qu’un homme, c’est un continuum mental solidaire multiple et connecté ». Le Brésil ? Il n’y pense pas. « huit mois, ça pourrait être demain que si ça l’était pas, ça sera plus dur ».

Photo : iStock/szirtesi 

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