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RSF demande la libération des cartes de presse détenues à BFMTV

L’association historiquement fondée par Robert Ménard réitère sa demande de relâcher au plus vite les fameuses cartes professionnelles prisonnières de la chaîne de télévision depuis 2005.

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L’ONG appelle également à une grande manifestation de soutien à Paris pour la centaine de cartes toujours dans les griffes de BFM TV qui, elle, reste toujours silencieuse sur une éventuelle libération.

Huit années de calvaire

« On pense évidemment très fort aux cartes de presse et on garde l’espoir de très vite les accueillir sur le tarmac de Villacoublay », explique, toujours optimiste, Alain Le Gouguec, le président de Reporters sans frontières.

Car cela fait bientôt neuf ans que la situation s’enlise dans la région des locaux de BFM TV à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). Huit années que des dizaines et des dizaines de cartes de presse sont otages d’Alain Weill, le patron de NextRadioTV, à qui appartient la chaîne. Huit années pendant lesquelles ces cartes ont été forcées de donner le statut de journalistes à de nombreux employés de BFM TV.

Une faille dans l’attribution des cartes début 2006

Pour les cartes de presse, tout a dérapé en janvier 2006. Alors que la chaîne d’info en continu est lancée depuis quelques mois, la commission de la carte de presse, qui attribue traditionnellement le célèbre sésame, reçoit un nombre anormalement élevé de demandes d’attribution. Toutes émanant de BFM. A l’époque, cela passe pourtant sans poser de problème, se souvient Jacques Pick, qui siégeait à la commission à cette période: « BFM diffusait des vidéos qui ressemblaient à des reportages. Il y avait de la voix-off, des micros et même un fond vert. On y a vu que du feu sur le moment. On aurait du être plus vigilants. »

Car le mal est fait. Une large série de cartes de presse est alors envoyée au siège de BFM TV. Elles n’en sortiront jamais, hélas. Ancien monteur à BFM TV entre 2007 et 2010, Lucas a décidé de refaire sa vie en Bretagne en élevant des porcelets. Aujourd’hui, il raconte le traitement inhumain réservé aux cartes de presse dont il a été furtivement le témoin : « Elles sont entassées dans une pièce sans lumière, les unes sur les autres, comme des chiens. Tous les deux jours, on leur apportait de l’eau et à manger. Mais elles ont interdiction de sortir ou de communiquer avec l’extérieur. C’est le trésor de guerre de BFM en quelque sorte. »

Continuer à parler d’elles

Le lundi 17 mai sera donc organisé à l’initiative de RSF un immense lâcher de ballons en soutien aux cartes otages à BFM TV. Car pour beaucoup, c’est en ne les oubliant pas que l’on pourra les aider à retrouver la liberté, comme l’explique cette ancienne carte de presse, prisonnière du magazine Tellement Vrai sur NRJ 12 pendant 2 ans : « Il faut continuer à parler d’elles, pour que les preneurs d’otages qui les détiennent gardent conscience de leur valeur et n’aient pas l’idée de s’en débarrasser en les découpant ou en les envoyant à LCI. »

Illustration : capture d’écran BFMTV

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