Société

Il se sent trahi en entendant le patron du Kebab appeler un autre client « Chef »

Paris, un Doner Kebab très fréquenté de la rue Montparnasse. Thierry Monclair, 27 ans, y a pris ses marques au point d’avoir noué avec Kader, le patron, une relation empreinte d’amitié et de respect qui lui vaut le titre honorifique de « Chef ». Un titre que Thierry n’aurait jamais imaginé devoir partager un jour avec un vulgaire client.

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Comme à son habitude, Thierry demande un sandwich pita avec salade, tomate et sans oignons. Et comme d’habitude, Kader lui répond de son sempiternel « avec sauce blanche chef ? ». Question purement rhétorique car les deux hommes se connaissent sur le bout des doigts. Un autre client s’immisce dans l’antre colorée du Gyros King. Sandwich en main, Thierry va s’asseoir sans prêter attention à la banalité de l’échange qui suit. Mais soudain, lui parviennent ces quelques mots qui lui font l’effet d’un coup de poignard : « Avec sauce Samuraï chef ? »

Pour Thierry c’est un monde qui brutalement s’effondre. Son sandwich n’a plus la même saveur. Le pain lui paraît mou, la viande rance et la sauce blanche trop liquide. Pour la première fois, Thierry repart sans terminer ses frites. « C’est sûr que ça fait mal. Ça fait huit ans que je viens deux fois par semaine, je croyais qu’on avait une relation spéciale. Ça fait bizarre d’apprendre qu’on est qu’un chef parmi les autres. »

« J’ai besoin de me retrouver »

Maintenant il faut reconstruire. Doit il rester pour défendre sa place ou voler vers de nouveaux horizons ? « Je ne sais pas quoi faire. J’ai besoin de me retrouver et de prendre un peu mes distances avec Kader. Et si je reste alors il faudra que l’on ait une explication, car il y a un chef de trop au Gyros King. »

La Rédaction

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