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La NSA propose aux Américains de conserver tous leurs mots de passe en cas d’oubli

Sous le feu des critiques après de nouvelles révélations d’écoutes intrusives, l’agence de renseignement américaine tente de redorer son image en proposant aux citoyens américains un service inédit. Les avis sont pour le moment mitigés.

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« Qui n’a jamais oublié le mot de passe de sa messagerie, le code de son téléphone, ses identifiants bancaires ? Plus de tracas, la NSA s’en souviendra pour vous ! ». C’est par cette accroche séduisante que la désormais célèbre National Security Agency inaugure son nouveau service, malicieusement intitulé « Unlocked : we remember everything you don’t, and more ».

Le concept est simple : moyennant 25 dollars par mois, une cellule spécialisée de la NSA enregistre automatiquement l’intégralité de vos mots de passe internet, et les sauvegarde sur ses bases de données « pour une durée indéterminée ». Diaboliquement proactive, l’agence est notifiée dès que vous rentrez deux mots de passe incorrects et vous renvoie le bon sans aucune démarche nécessaire. « La NSA fait même immédiatement la mise à jour lorsque vous changez le moindre identifiant ! », s’enthousiasme James, 28 ans.

« Entre alliés il faut s’entraider »

L’amiral Michael Rogers, directeur de la NSA, est revenu avec émotion sur l’origine de cette offre éminemment altruiste. À l’époque responsable des interceptions clandestines, il aurait assisté en direct à la mésaventure d’un président européen, incapable de se souvenir du mot de passe de son compte sécurisé utilisé pour l’échange de documents secret-défense. « Or nous nous l’avions depuis longtemps, ce mot de passe ! On s’en sert encore aujourd’hui, d’ailleurs  », s’exclame Rogers. « Entre alliés il faut s’entraider, non ? ». Un coup de pouce assurément apprécié dans la jungle numérique que traversent États comme particuliers. Richard Ledgett, directeur adjoint des opérations, se veut néanmoins plus prosaïque quant à la vocation originelle du projet : « vous savez, stocker les données personnelles de nos concitoyens  est quelque chose que l’on fait de toute façon et depuis longtemps déjà, alors autant en tirer de l’argent et de la publicité », explique-t-il sobrement.

Pour l’heure, le grand public reste relativement réservé. La crainte d’une utilisation de ces données à des fins de surveillance illicite serait ainsi le principal grief évoqué par un panel de consommateurs. « C’est une position que nous comprenons, et que nous respectons », a déclaré l’amiral Rogers. « Nos concitoyens ont parfaitement le droit de refuser les services de la NSA. Nous vivons en démocratie ! Ils seront simplement sous-traités en secret à nos homologues britanniques ou canadiens, et tout le monde sera content ».

La Rédaction

 

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