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Las Vegas : Alexis Tsipras tente le tout pour le tout en jouant l’intégralité de la trésorerie grecque à la roulette

Lunettes noires, bob camouflage, claquettes et t-shirt « Vegas Baby ! » : le Premier ministre grec déambule incognito, cette semaine, entre les tables du célèbre casino Bellagio de Las Vegas. Sans fanfare ni cérémonie, Alexis Tsipras est arrivé mardi dans la capitale mondiale du jeu pour une tentative de renflouage peu orthodoxe.

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C’est une négociation à haut risque, rigoureusement confidentielle, qui se joue depuis 3 jours à la table n°17. Alors que les dernières concessions faites par le gouvernement grec maintiennent sous l’eau une population déjà exsangue, le Premier ministre, qui s’est déjà fait remarquer pour ses approches volontiers radicales, cherchait depuis plusieurs mois un moyen de desserrer l’étau financier autour de son pays. Réuni en conseil économique restreint, le gouvernement a approuvé la semaine dernière la proposition de M. Tsipras de jouer à la roulette le reste de la trésorerie nationale, soit 419 millions d’euros.

Le Premier ministre aurait notamment argué de sa familiarité avec la ville et ses loisirs, « pour y avoir organisé l’enterrement de vie de garçon de Yanis (Varoufakis), dont il reste très proche », selon une source parlementaire.

En guise de délégation, M. Tsipras est venu accompagné de Lewis Deszmet et Arnold Bourget, deux conseillers financiers belges spécialisés dans ce type d’opérations. D’après leur profil Copains d’avant ce sont eux qui, après l’explosion de la bulle internet en 2000, aurait emmené le ministre des finances japonais se refaire à Macao. « Et voyez comme le pays se porte bien à présent. Ils ne feraient pas autant de choses bizarres sur internet qu’on aurait presque envie d’investir chez eux », affirme Lewis Deszmet entre deux lampées de Budweiser.

Autorisée à rester dans l’UE, la Grèce flirte en revanche avec l’interdiction de casino

C’est d’ailleurs eux qui ont encouragé le Premier ministre, peu rompu aux jeux d’argent malgré ce que laissent penser ses décisions politiques récentes, à se porter  vers la roulette plutôt que le blakjack ou le poker. Un choix évident pour Arnold Bourget, qui explique que parmi les jeux disponibles, la roulette est celui qui repose le moins sur le hasard. « À la roulette, il est uniquement question de stratégie, de statistiques et de probabilités. Rien n’est laissé à la chance. C’est un pari sûr ». Et le jeune conseiller de saisir un bon du Trésor à 8 millions d’euros pour illustrer son propos : « Là par exemple, ça fait trois tours que le noir tombe. Donc on va tout mettre sur le l’impair et rouge, vous allez voir ». 30 secondes et un 18 noir plus tard, le gouvernement grec a perdu l’intégralité de la somme mais a gagné en certitude. « Il faut dépenser de l’argent pour en gagner », répète Alexis Tsipras à l’envie. « Nos contribuables comprennent ça très bien ».

Le FMI s’inquiète en revanche de cette tactique de la dernière chance. Alors que M. Tsipras aurait déjà perdu près des deux tiers de sa cave et contracté un prêt à la consommation chez Cétélem, Christine Lagarde s’apprêterait à demander à ce que le gouvernement grec soit interdit de casino jusqu’à nouvel ordre.

La Rédaction

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