Loisirs
Parti combattre en Syrie, un champion de Call of Duty se fait tuer 5 heures après son arrivée
L’américain Steven Talbott, plus connu parmi les gamers sous son pseudonyme [FeaR]Killerz66, se serait mortellement blessé avec sa propre grenade près de la frontière irakienne.
Véritable légende de la franchise Call of Duty, sa disparition laisse une communauté en état de choc.
La milice de peshmergas kurdes que Steven avait rejoint ce samedi ne s’explique toujours pas la présence ni le comportement du jeune Américain de 25 ans. « Il était très excité », raconte Qasim, leur commandant. « Il a déboulé le matin via la Turquie, armé jusqu’aux dents, visiblement très fier de son équipement ». Steven aurait ainsi longuement expliqué aux miliciens médusés comment il avait dû débloquer le niveau 36 pour pouvoir colorer son fusil de la sorte. « Pour être honnête nous n’avons pas tout compris ce qu’il racontait », lâche Qasim dans une bouffée de chicha.
En contact permanent avec les autres membres de sa team restés à Rock Springs, dans le Wyoming, Steven trépigne et insiste pour qu’on le guide jusqu’à la ligne de front. Mustafa, le doyen des combattants, finit par accepter : « c’était l’heure de la sieste, et il parlait vraiment très fort dans son micro ».
À peine arrivé, le jeune homme demande à Mustafa de l’attendre pendant qu’il « capture leur drapeau », puis s’élance vers les positions de l’EI en hurlant qu’il « n’est pas une campouze » (ou « campeur », terme péjoratif désignant un joueur attendant à l’abri qu’un ennemi passe à sa portée).
Activision rend hommage au champion « tombé la manette à la main »
En dépit de tout bon sens tactique, Steven entreprend alors de lancer une grenade mais sa team se fait mauvaise conseillère : « balance une flash ! », « non, une smoke ! », « envoie du C4 ! Go, go ! ». Dans la confusion, l’ancien champion dégoupille une grenade à fragmentation, qu’il oublie ensuite en cherchant l’affichage de son nombre de vies restantes. L’explosion le blesse mortellement à la tête.
Quatre jours plus tard, la communauté des joueurs continue de pleurer son champion. En conférence de presse, le porte-parole d’Activision a rendu hier un vibrant hommage à « Killerz », affirmant que sa team pouvait être fière qu’il soit « tombé la manette – non pardon, les armes – à la main ».
Le Pentagone, en revanche, a tenu à se désolidariser du jeune homme, « par souci d’équilibre régional autant que d’éthique professionnelle ». Contacté par Reuters, le chef d’état-major des armées a simplement levé les yeux au ciel en poussant un profond soupir.