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Société

Renseignement – L’avalanche de Valfréjus était pourtant sur écoute depuis 1 an

Aurait-on pu l’éviter ? Y’a-t-il eu des ratés ? Les services de renseignement sont à nouveau sous le feu des critiques pour leur négligence présumée dans le suivi de l’avalanche de Valfréjus, pourtant signalée début 2015 pour radicalisation.

Publié le

 mar 


 

Deux jours après le drame qui a coûté la vie à 5 légionnaires à l’entraînement, la douleur laisse progressivement place à la colère et à l’incompréhension. En cause, une note interne de l’Association Nationale pour l’Étude de la Neige et des Avalanches (ANENA), une association para-publique qui travaille main dans la main avec les autorités, notamment depuis l’élargissement du champ de compétence des services de renseignement intérieur.

« Nous nous sommes rendu compte que notre focus était trop restreint », explique un fonctionnaire du ministère de l’Intérieur. « Aujourd’hui, on sait que tous les migrants sont des djihadistes, les phénomènes naturels peuvent être djihadistes, même des animaux ont prêté allégeance à l’EI. Nous ne devons rien laisser passer ».
Pourtant, cette note de l’ANENA révèle dès février 2015 une concentration de neige visiblement entraînée et déterminée dans le secteur du Petit Argentier. Transmise à l’état-major de la DGSI, ce document donne lieu à un suivi administratif et la mise sur écoute de la zone au moyen de sondes et de balises. Mais six mois plus tard, limités en ressources et faute de preuves tangibles, les policiers doivent renoncer à la surveillance.
Un glacier pakistanais comme commanditaire présumé

Un premier « couac », rapidement suivi le 4 janvier dernier d’un deuxième manquement, plus grave cette fois : un avertissement envoyé par les services italiens, de l’autre côté de la frontière, concernant cette cellule neigeuse de Valfréjus, et ignoré à Paris.
Dans cette note, que le Gorafi a pu consulter, les agents italiens s’inquiètent d’une apparent ravitaillement en plaques verglacées et neige molle, « signe préalable d’une attaque majeure à l’avalanche ». Pire, d’après les services transalpins, l’avalanche tente à plusieurs reprises, entre le 10 et le 15 janvier, d’entrer en contact avec son commanditaire présumé, un glacier pakistanais résidant en zone tribale Cachemiri – déjà connu pour son rôle de cerveau dans la coulée de boue qui avait fait plus de 350 morts en Afghanistan en mai 2014.
Pour le moment, du côté du gouvernement, on réfute toute idée de faute des services. Aux voix qui tentent de mettre en lumière les origines sociologico-atmosphériques de ces phénomènes, Manuel Valls s’en tient à sa ligne habituelle, martelant que « tenter d’expliquer, c’est déjà excuser ».

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