Société
Après 7 ans chez l’orthophoniste, il parvient à insulter ses parents sans zozoter
C’est avec une joie empreinte de soulagement que les parents du jeune Kevin, 11 ans, ont remarqué le soudain changement. Depuis, c’est toute la communauté des adultes qui se réjouit.
Depuis sa plus tendre enfance, Kevin était gêné par sa prononciation. Mais c’est désormais de l’histoire ancienne : « Il y a quand même énormément de « s » dans la langue française, c’était très handicapant » précise sa mère, Jennifer, 30 ans. Puis celle-ci d’ajouter « Maintenant, il peut dire « dégueulasse » quand je lui fais à manger sans se sentir discriminé par sa prononciation. »
Selon elle, cette victoire de Kevin sur le zozotement aurait déjà des conséquences sur son comportement : « Je crois qu’il a pris confiance en lui, depuis quelques jours, il parle beaucoup plus et ça favorise énormément le dialogue » confie-t-elle avant d’ajouter « Il me traite beaucoup plus souvent de « salope » par exemple ». « Plusieurs de nos amis nous jugeaient, du fait que Kevin n’arrivait pas à nous insulter correctement » renchérit Karim, le papa, avant de conclure : « Maintenant, on se sent vraiment comme les autres. »
Mais les parents de Kevin ne sont pas les seuls à se réjouir de ce changement. Les professeurs de son collège aussi. Pour M. Cabanne, son professeur de français, cette meilleure maîtrise de la langue va ouvrir de nouvelles perspectives au jeune homme et influer de façon positive sur sa scolarité : « Jusqu’ici, à cause de son handicap, il ne pouvait pas valider la compétence « allitération en s » mais hier, il m’a dit sans aucune faute de prononciation : « sale suceur ». Et ce dernier d’ajouter : « Avant, certains élèves se moquaient de lui. Maintenant, quand il me traite de « fils de p…», tout le monde est derrière lui. »