Politique
Mont Sinaï : Emmanuel Macron présente à ses fidèles les tablettes de son programme
En déplacement officiel en Égypte, le candidat d’En Marche a profité d’une excursion en quad pour recevoir son programme électoral des mains du Tout-Puissant – mettant superbement fin à des mois d’insupportable attente.
Le Sinaï. Une étendue hostile chargée d’histoire. Là, entouré de ses fidèles d’entre les fidèles, il le sait, Emmanuel Macron a rendez-vous avec son destin. Grimpé seul au sommet d’une colline pour essayer de capter un peu de 3G, il attend. Et soudain, le désert s’embrase de mille couleurs. L’ex-ministre comprend. Bouleversé, il s’effondre à genoux et en sanglots.
Une voix irréelle, comme surgie des plus profondes vallées, répercutée d’entre les plus hautes montagnes, l’enveloppe tout à coup : « Emmanuel. EMMANUEL ! Allons, arrête de chialer comme ça mon garçon, on s’entend plus ». Le candidat relève humblement la tête et s’offre tout entier à la figure nimbée de lumière, apparue d’entre les nuages. « Bon, donc, comme j’expliquais à ta dircom’, vous vous y prenez un peu tard pour les programmes. Vous dormiez ou quoi ? Du coup, c’est dommage, j’ai filé mes derniers marbres à Dupont-Aignan. Pour toi, il ne me reste que ça ». D’un gigantesque cumulus mordoré, dans un rai de lumière céleste, descendent alors lentement deux iPads flambant neufs que le candidat recueille fébrilement. « IPad Pro 13 pouces avec housse en croco’ », déclame fièrement le Seigneur. « Tu y trouveras les 10 commandements classiques plus 7 nouveaux qui pourront t’être utiles, je ne ferais pas n’importe quoi avec l’argent public, ce genre de choses. Je t’ai aussi mis Shazam et Tinder parce qu’on sait jamais, et Clash of Clans pour quand tu t’emmerderas en Conseil des ministres ».
Mais, à son retour, ses fidèles idolâtrent un programme impie
Emmanuel Macron, encore pétrifié, sursaute lorsque l’un des appareils émet un chuintement. « Ah oui, ça c’est le bluetooth qui déconne, ne t’en fais pas », le rassure le Tout-Puissant. « Allez, faut que j’y aille moi, y’a Les Marseillais sur W9. Tchuss ! ».
Monté sur la colline en candidat, Macron en redescend Élu. Sa garde rapprochée ne s’y trompe pas. Faustine Malandé, sa subjuguante directrice de campagne adjointe et fidèle de la première heure, est submergée par l’émotion. Cérémonieusement, elle le guide jusqu’au campement. Mais une surprise cruelle l’y attend. Paniqués par son absence prolongée, ses fidèles se sont égarés et ont rédigé sur 15 feuilles d’or leur propre programme, un programme païen, impie, dans lequel on trouve pêle-mêle de la majorité pénale à 16 ans, du revenu universel, un plan de relance à 100 milliards et pire encore.
Macron entre dans une colère terrible, les mots lui manquent. « Qu’est ce que c’est que ce…? On vous laisse seuls deux secondes et vous m’érigez ce torchon ? Bravo, super ».
Ivre de rage, il fracasse les deux tablettes contre la tête de François de Rugy qui passait par là, en pagne, et enfourche son quad direction Le Caire. Lorsqu’à nouveau, le désert s’embrase de mille couleurs…