Politique

Présidentielle : interrogés sur ce qu’ils pensent de l’abstention, 38% des Français ne se prononcent pas

Mal des temps modernes ? Alors que le taux d’abstention pourrait avoisiner les 30% au premier tour, une enquête IFOP-Le Gorafi sur la participation électorale menée auprès de 1000 Français est revenue marquée par une abstention record.

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Désaffection généralisée, apathie, stupidité ou mort clinique ? La question mérite aujourd’hui d’être posée pour plus d’un quart des Français, manifestement incapables d’avoir une opinion sur un sujet simple.
Au terme d’une mise en abîme vertigineuse, 38% des citoyens ont refusé de se prononcer sur le refus de se prononcer – un score étonnamment bas pour un peuple traditionnellement très disert dès qu’on lui tend un micro à la sortie du bus.

Plus que la perception de l’abstention électorale – dont on connaît déjà le potentiel dévastateur – c’est de l’incapacité croissante des Français à formuler opinion et avis critique qu’il convient ici de s’alarmer. Pour Ayessa Samama, chercheuse au CEVIPOF, le fait que 53% des 18-24 ans considèrent « qu’il y aurait moins d’abstention si on pouvait voter via Snapchat » crée, plus qu’un déficit démocratique, un véritable problème de société : « Nos jeunes sont en train de devenir débiles », analyse la politologue, effarée, son menton pris entre le pouce et l’index en signe de réflexion circonspecte.

Son diagnostic est à peine plus positif pour les 24-35 ans, dont 62% a tenté de monnayer sa participation à l’enquête, contre de l’argent, des identifiants Netflix voire, dans un cas notable, « contre un verre juste vous et moi, dans la semaine ».

Au total, à la question : « Pensez-vous que l’abstention représente un danger pour la démocratie », 38% des sondés ne se sont pas prononcés, 33% ont répondu : « Oui sauf si c’est les électeurs FN qui s’abstiennent, là c’est bien », 19% ont répondu « C’est Mélenchon le danger », et 10% ont simplement inscrit « Allez Paris, Marseille on te baise ».

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