France

Enfants turbulents : peut-on réellement en prendre un pour taper sur l’autre ?

C’est une sommation que l’on entend régulièrement dans la bouche de parents excédés par les chahuts de leur progéniture, dans le TGV, la queue du Franprix ou chez mamie. Mais qu’en est-il en réalité ? Menace en l’air ou pratique régulière ? Quels en sont les avantages et inconvénients ? Nous nous sommes penchés sur la question.

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Pour Simon Lamarque, pédopsychiatre spécialiste des sales mômes turbulents, la phrase « en prendre un pour taper sur l’autre » relève avant tout de la figure stylistique et de l’effet d’annonce. « Son pouvoir neutralisateur tient surtout à la puissance de l’image qu’elle véhicule », détaille le médecin. Quand un parent dit ça, d’une part l’enfant comprend qu’on approche du point de non-retour; d’autre part, il ne résiste pas au besoin de s’imaginer la scène dans tout ce qu’elle peut avoir de déroutant. « Cette phase réflexive, au cours de laquelle l’enfant se demande s’il est réellement possible d’être utilisé comme massue humaine, suffit généralement à faire revenir le calme ».

Il s’agirait donc d’une menace n’ayant pas vocation à être mise à exécution. Mais est-elle seulement crédible ? « Pas tellement », selon Max Gelmann, professeur de physique à l’université Paris-Diderot. « Manipuler un jeune enfant de poids moyen avec suffisamment d’aisance et de précision pour qu’il puisse servir d’objet contondant impliquerait une force peu commune, que l’on ne trouve que chez certaines populations sibériennes ».

La phrase « calmez-vous ou j’en prends un pour taper sur l’autre » apparaît donc bel et bien comme un ultima ratio essentiellement dissuasif – à la manière d’un arsenal nucléaire dont on n’imagine pas avoir à se servir un jour. « Même si bien sûr, en autorité parentale comme en géopolitique, il y a des Kim Jong Un partout », conclut Simon Lamarque.

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