Politique

Glyphosate: l’UE repousse sa décision, le temps d’étudier tous les pots-de-vin des lobbies

La Commission a préféré repousser le vote polémique au 9 novembre, afin de benchmarker les bakchichs en toute sérénité.

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« L’enjeu est important, et les sommes qui nous sont proposées le sont plus encore », a affirmé hier Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne. En effet, les tractations sur l’interdiction du pesticide cancérigène ont installé depuis septembre à Bruxelles une ambiance plus tendue qu’à un checkpoint israélien.

Les 300 000 lobbysites établis dans la capitale belge déploient actuellement la pleine mesure de leur talent pour tenter d’influer sur la décision de l’UE dans un sens « plus pragmatique ». La Commission aurait d’ores et déjà reçu des « dons, cadeaux, et autres libéralités à hauteur de 943 millions d’euros – non soumis à imposition, cela va sans dire », selon un huissier. Ces largesses proviendraient de plusieurs grands mécènes des industries pharmaceutique et agroalimentaire, déterminées à faire pot commun et affichant une unité qui fait plaisir à voir. Seule Monsanto, qui a renoncé à son image de marque il y a bien déjà longtemps, a reconnu sans états d’âme être impliquée dans la campagne d’influence en cours.

« Contribuer à la vitalité du débat législatif européen »

Aux dires du président Juncker, « La Commission souhaite pouvoir rendre une décision informée et éclairée ». Et entend pour ce faire mener une étude comparative approfondie des dossiers de pots-de-vin qui s’empilent depuis un mois dans les bureaux. « On sent une réelle implication des professionnels du secteur sur la question », affirme un commissaire, en partance pour 3 semaines aux Bahamas tous frais payés. « C’est agréable de pouvoir travailler en bonne intelligence avec nos homologues du secteur privé », renchérit un autre avant de s’engouffrer dans une Jaguar flambant neuf.

L’origine exacte de ce qui ressemble furieusement à des graissages de patte en règle ne sera malheureusement pas révélée. « Par souci de transparence et d’équité, nous préférons ne pas révéler le nom des donateurs, qui contribuent si généreusement à la vitalité du débat législatif européen ».

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