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Pour mieux gagner sa vie, un agriculteur décide de faire un stage en entreprise non-rémunéré

Sponso – Producteur de pommes de terre en Normandie, Philippe a décidé d’abandonner son activité quelque temps afin de gagner un peu mieux sa vie. Pour ce faire, il a choisi un stage en entreprise non-rémunéré.

Publié le

 mar 


« J’en avais marre de gagner autant qu’un ouvrier du Bangladesh à mi-temps » explique Philippe, avant d’ajouter « j’ai donc décidé de vivre comme tout le monde et de me faire exploiter à Paris plutôt qu’en province ». Après avoir passé quatre entretiens, un test de personnalité, une épreuve de survie en milieu aquatique hostile, une épreuve de Trivial Pursuit et un défi de chaises musicales remporté haut la main, il a réussi à décrocher un stage comme « co-responsable technique de l’entretien des sols » au MacDonalds de Marx Dormoy. « Ici, les gens me disent bonjour, parfois même merci, j’ai enfin l’impression d’exister ! » s’enthousiasme-t-il. Puis de déclarer : « Mais surtout, entre la prise en charge de la moitié des transports et les tickets restaurants, je peux enfin faire quelques folies ».

Un avenir radieux ?

« Mon moment préféré, c’est d’entendre un des employés annoncer le prix des frites à un client. Je pense alors au prix auquel les grandes surfaces m’achetaient mes pommes de terre, je ferme les yeux, et je savoure d’être du côté de ceux qui exploitent », confie Philippe. Son espoir secret ? Décrocher à l’issue de ce stage, un autre stage, mais rémunéré cette fois-ci 540 euros. « Je m’accroche à ce rêve, je sais que c’est un peu fou mais j’y crois. J’aimerais bien savoir ce que ça fait de gagner 3 fois mon salaire habituel ». Cet espoir est toutefois associé à une crainte, celle de ne pas être compris de ses collègues agriculteurs : « J’ai un peu peur d’être considéré comme un nanti », avoue-t-il. Revigoré par cette nouvelle vie, Philippe envisagerait de prendre sa retraite un peu plus tôt que prévu afin de profiter pleinement de son cancer lié à l’exposition aux pesticides.
Cette histoire n’est pas sans rappeler celle de ce professeur qui avait choisi de devenir caissier de supermarché afin d’obtenir enfin un peu de reconnaissance de la société.

« choisir ce que l’on mange, c’est choisir le monde dans lequel on vit »

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