L'Edito

« Mon journal de confinement premium #1 » par Jean-François Buissière, Président du Gorafi News Network

Récit imparfait de ces quelques premiers jours de confinement dans son cottage de 800m². Un témoignage glaçant.

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Lundi

Je termine une dernière réunion avec mes actionnaires pour savoir combien devons-nous supprimer de postes pour nous verser un treizième et quatorzième mois. Mais le cœur n’y est pas. Depuis quelques jours, nous nous tenons au courant et nous savons que le confinement est pour bientôt. Sans attendre, nous nous saluons une dernière fois et nous partageons quelques stock-options que nous gardions pour le « au cas-où ». Je me rends immédiatement à l’aéroport du Bourget pour partir en confinement en jet dans mon chalet avec par sécurité près d’un million de masques dans la soute.

Mardi

Bien arrivé dans mon chalet. Pour éviter que les voisins ne protestent, j’ai préféré dissimuler mon jet à l’abri des regards. Pour aller faire mes courses, mon cuisinier doit alors utiliser les 5 SUV immatriculés ici. J’ai en outre demandé à la police locale d’instaurer un périmètre de sécurité de plusieurs kilomètres entre moi et le reste de la population, simple mise en pratique immédiate des gestes barrières. En visioconférence, avec les actionnaires nous nous lisons de vieux numéros de Challenge et l’Expansion, en repensant au bon vieux temps.

Mercredi

Mes femmes de ménage étant en confinement dans mes résidences parisiennes, j’ai demandé qu’elles soient immédiatement réquisitionnées. En attendant leur arrivée, j’ai dû cependant apprendre à me servir seul de la machine à café d’un des salons. Je reste philosophe. C’est dans ces moments là que l’on apprend les gestes élémentaires, c’est dans cette adversité que nous apprenons la résilience. Quel autre défi demain à relever ? Pourquoi le SAV de la machine à café ne répond toujours pas ? Sont-ils déjà tous malades?

Jeudi

Mon secrétaire personnel qui prenait les notes de mon journal depuis le début via Skype est tombé malade. Par mansuétude et en attendant qu’il se remette, je n’ai pratiqué qu’une retenue de 50% sur son salaire. En ces temps difficiles, il faut savoir faire preuve de solidarité. Dans ma bibliothèque, tandis que je branche ma liseuse, je repense aux changements de vie que le virus est en train de faire à travers le monde. Il y a moins d’une semaine, j’encaissais une plus-value sur la revente de stocks de gel hydro-alcoolique, et aujourd’hui, je dois moi-même, tout seul et sans l’aide de personne, presser le bouton pour me verser du gel dans les mains. Difficile de savoir de quoi sera fait demain !

Vendredi

Mon secrétaire personnel suppléant est tombé malade à son tour. C’est mon cuisiner qui prend des notes pour moi. Tandis que je lui dicte tout en effectuant quelques foulés dans mon parc à la française, je repense à tous ceux enfermés chez eux, à Paris dans des logements indécents, de moins de 650m². Tenez bons les amis, nous y arriverons !

Jean-François Buissière, président du Gorafi News Network


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