Société

Un masque en tissu épuisé après son premier jour de travail

Après ce premier lundi de déconfinement, un masque de protection est rentré chez lui, épuisé après son premier jour de travail

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« Je n’ai jamais connu une première journée aussi dure. Mon client était plus stressé que jamais. Dès qu’il m’a porté en entrant dans le métro il m’a transmis ses craintes. En plus, nous étions plusieurs à débuter le même jour. On se regardait tous avec un mélange de crainte et d’adrénaline dans les yeux » nous raconte un masque en tissu qui a préféré rester anonyme.

« Ce qui a été le plus pénible c’est que j’ai vite senti que j’étais un choix par défaut. Au fond, je sentais que mon client ne souhaitait qu’une chose : se débarrasser de moi. Ce qui est très dommage parce qu’on travaille quand même en étroite collaboration. Et, surtout, je savais qu’il avait en réserve d’autres candidats potentiels pour me remplacer en cas d’erreur » soupire le masque, dans une élocution saccadée.

Ce qui devait arriver, arriva : « Les masques c’est un milieu très concurrentiel. Je le savais. Et, au bout de 6 heures, mon client, sans prévenir, m’a jeté dans une poubelle. En quelques secondes, un autre masque a pris ma place. Et me voilà dans le bac à linge sale. Éreinté. J’ai signé un CDI donc je ne sais pas combien de temps va durer ce rythme aussi soutenu. Souhaitez-moi bonne chance ! » nous lance, apeuré, ce masque, avant de se faire embarquer dans un tambourin afin de se faire laver à 60 degrés.


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