Au delà du Périphérique
Au procès, les victimes font le portrait d’un sérial killer extrêmement ennuyeux
Toulouse – Alors que se tient le procès de Lionel Blanquet, la cour a entendu hier les dépositions des victimes qui avaient échappé aux griffes du tueur et permis son arrestation. Elles affirment que l’homme était extrêmement ennuyeux lors des séances de tortures de ses victimes.
Toulouse – Alors que se tient le procès de Lionel Blanquet, la cour a entendu hier les dépositions des victimes qui avaient échappé aux griffes du tueur et permis son arrestation. Elles affirment que l’homme était extrêmement ennuyeux lors des séances de tortures de ses victimes.
Peu d’idées, quasiment pas de conversation
La troisième journée du procès de Lionel Blanquet devant les assises de Toulouse a été marquée par l’audition de plusieurs de ses victimes, essentiellement des jeunes femmes. Elles avaient réussi à échapper aux griffes de l’assassin – suspecté d’une dizaine de meurtres dans la région toulousaine depuis dix ans – et dressent toutes le portrait d’un homme globalement ennuyeux et sans intérêt.
« C’était assez douloureux, non seulement il vous torture mais en plus il n’a rien a dire » raconte Jessica (*), 28 ans. « C’était un moment particulièrement atroce dont je vais garder des traces toute ma vie et il ne disait rien, il n’avait aucune conversation ». Un autre témoignage, celui de Julie, (*) 31 ans confirme les faits : « J’ai eu l’impression que parfois je parlais pour nous deux. Quand il m’attachait ou m’infligeait des supplices, j’avais un peu l’impression d’être toute seule en fait, à aucun moment il ne faisait d’effort pour s’intéresser ».
Arrêté l’an dernier après plusieurs années d’investigation, Lionel Blanquet n’a pas laissé aux autorités un souvenir impérissable. Les enquêteurs dressent un portrait de Lionel Blanquet peu flatteur : asocial, sans conversation, silencieux, à l’humour douteux. « Clairement pas le mec que vous inviteriez à votre soirée, à moins que vous vouliez casser l’ambiance » soupire un des avocats des parties civiles. Pour sa défense, ses avocats estiment qu’il peut mettre du temps à s’ouvrir : « Il est un peu timide, mais une fois que vous savez le connaître, il peut être un très agréable camarade de jeu ».
Lionel Blanquet est resté peu dissert quand les juges ont abordé cette question. « Qu’avez vous à répondre à ces accusations ? ». Le jeune homme est apparu surpris par la question. « Je ne sais pas, peut-être qu’il faut que je m’ouvre un peu plus, j’ai un peu de mal à aller vers les autres, je suis désolé si cela à pu choquer, je ne voulais vraiment pas ».
Le procès est censé se tenir jusqu’à la fin du mois de février.
De notre correspondant à Toulouse
pour le Gorafi
(*) les prénoms ont été modifiés
Illustration : grandriver /iStock