Politique
Les populations stigmatisées par l’ensemble des Français changeront désormais tous les 3 mois
Paris – Face au tollé provoqué par le débat sur les Roms, et après l’affaire Léonarda, le gouvernement français propose de mieux réguler les processus de stigmatisations sociétales, en les organisant de manière plus claire et paritaire. Ainsi, les populations stigmatisées changeront tous les trois mois. Analyse.
C’est peut-être une belle victoire pour les partisans des Droits de l’Homme. Le gouvernement a décidé de mettre en place une stigmatisation mieux organisée, en changeant le type de population concernée tous les trois mois. «C’est un début, même si on souhaite plus» commente Sylvie Rouard, de la LDH, qui se félicite du changement d’attitude du gouvernement. «Les Roms ont assez payé, cela fait plus d’un an et demi qu’ils sont stigmatisés. Il est temps de passer à quelqu’un d’autre» explique-t-elle, ajoutant qu’elle sera très attentive au choix des prochaines personnes stigmatisées.
Côté politique, on reconnaît à demi-mot que la stigmatisation tous azimuts des Roms était un peu excessive et mal planifiée. « On est sans doute resté trop longtemps sur une seule population. Du coup, des soupçons, peut-être légitimes, ont été soulevés » commente-t-on du côté du Ministère de l’intérieur. Une circulaire, qui devrait clarifier et organiser les différentes populations qui seront stigmatisées devrait être publiée sous peu. « Trois mois, c’est raisonnable, cela permet de varier les discours et surtout qu’une situation ne s’installe pas trop longtemps dans le débat politique » expliquent les experts.
Mais les organisations humanitaires et plutôt classées à gauche tapent à nouveau sur le gouvernement, lui reprochant une totale opacité dans la mise en place de cette circulaire et dans les modalités du choix de la population à stigmatiser. « On ne sait pas si on choisira au sort ou par ordre alphabétique, une fois de plus le gouvernement va choisir tout seul et sans l’aval des partenaires sociaux » regrettent plusieurs organisations.
La Rédaction
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