Société
Incendies dans le Sud-Est : faut il interdire les traditionnelles batailles d’essence ?
Le Sud-Est de la France est en état d’alerte incendie maximum. Dans le Var, le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône, le gouvernement envisage même de passer à la vitesse supérieure en instaurant un moratoire sur les traditionnelles batailles d’essence.
Dans la ville d’Istres, l’annonce de cette mesure d’exception laisse un goût amer. Car s’ils sont naturellement sensibles à la prévention des incendies dans la région, les habitants sont aussi très attachés à cette tradition. « Comment voulez-vous que j’explique à mon fils de 7 ans qu’il ne va pas pouvoir aller jouer avec ses amis, qu’il va devoir poser son jerricane de Sans Plomb 95 et trouver autre chose à faire? » s’interroge ainsi un habitant désemparé.
Dans ce petit bout de France très prisé pour son climat et ses paysages, les batailles d’essence font en effet partie du folklore local, au même titre que la pétanque, les apéritifs anisés ou la mauvaise humeur des commerçants. « Évidemment il faut faire attention, on ne fume pas pendant la bataille, on ne joue pas à proximité du barbecue… Mais c’est une question de bon sens » explique le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, qui se dit révolté par l’annonce gouvernementale.
Le souvenir traumatisant des pénuries de 1973
En 1973, à la suite du premier choc pétrolier, les batailles d’essence avaient été temporairement interdites pour faire face au risque de pénurie. Un souvenir traumatisant pour les habitants qui avaient été alors contraints de recourir à d’autres combustibles tels que l’alcool à brûler ou le gel à réchaud.