Monde Libre
Les journalistes français préfèrent partir immédiatement au Soudan plutôt que de continuer à suivre la présidentielle
Plusieurs journalistes français ont se sont envolés pour le Soudan pour suivre l’avancée du coup d’État, une volonté selon eux de « souffler un peu » et de sortir de « l’atmosphère anxiogène » de la présidentielle.
« Franchement, je préfère encore aller interviewer des militaires félons qui tirent sur des civils que d’écrire une nouvelle dépêche sur la présidentielle française » commente ce journaliste tendant son micro à des militaires à un barrage policier. « Je n’en pouvais plus. J’allais craquer. En plus, on m’avait demandé de suivre Anne Hidalgo. Franchement, dès que j’ai su qu’il y avait risque de bain de sang ici, j’ai foncé, c’est tellement plus reposant » commente une autre. Comme eux, ce sont des dizaines de journalistes français qui se sont précipités au Soudan, parfois sans visa et par tous les moyens « Avec des amis on a loué un jet privé et on est parti. De la vraie actualité, chaude, différente, à portée de chez soi, c’est un cadeau, ça vous donne envie de pleurer » commente un autre en terminant le montage sur des exactions dans un village. Dans l’immédiat, les journalistes se préparaient à partir pour l’Afghanistan « où il se passerait des trucs ». « Franchement, entre une nouvelle sortie de Zemmour sur les styles vestimentaires des gens dans la rue ou les propositions de Jadot pour sortir du nucléaire, je préfère encore aller interviewer le ministre taliban des droits de la femme avec une kalachnikov dans le dos » souligne un autre.