France
L’Union africaine fait appel au créateur Philippe Starck pour redessiner les frontières du continent
Le Berceau de l’Humanité veut opérer sa mise à jour. Et pour ce faire, les Africains s’offrent les services du pape du design. L’architecte au succès international se laisse six mois pour « arrondir et rajeunir » les frontières internes au Continent Noir.
C’est lors d’une conférence de presse au siège de la commission de l’Union africaine à Addis-Abeba (Ethiopie), que M. Starck a présenté les bases de son projet. Durant son discours, à la fois détendu et concis, l’artiste a expliqué : « C’est un grand honneur pour moi de donner un ptit coup de lifting aux frontières de l’Afrique. Je vise un dessin très épuré et à la fois un peu fantaisiste. L’idée c’est de mettre un peu de pop dans une carte très géométrique »
Le créateur que tout le monde s’arrache en a ensuite profité pour tacler gentiment ses prédécesseurs : « Le visage actuel du continent est le résultat de maniaques de la règle et de l’équerre. Il suffit de regarder la frontière nord du Soudan ou celle du Mali avec la Mauritanie pour s’en rendre compte. » lance t-il avant de rajouter : « On va y rajouter des courbes, peut-être même des boucles, des spirales, pour détendre tout ça »
Une ligne artistique audacieuse qui a le soutien de Nkosazana Dlamini-Zuma, la présidente de la commission de l’Union africaine, qui anticipe déjà les réticences à venir : « J’espère que tous les pays africains accepteront les changements de frontières à venir. Après tout, ce ne sont que des lignes, il ne faut pas trop s’y attacher. »
Quelques attaques de confrères
Cette annonce de la collaboration de M.Starck avec l’Afrique a suscité de nombreuses réactions enthousiastes sur les réseaux sociaux. Seul bémol, Akira Sanaa, célèbre designer japonais et concurrent de Philippe Starck a commenté le projet de manière plutôt dure : « On connaît Starck. Il va encore mettre des gribouillis partout. Pour redessiner l’Afrique il faudrait plutôt se rabattre sur un style simple, minimaliste. Une seule ligne, une seule frontière qui dessine le continent pour mieux ressentir et faire sentir l’unité de cette terre. »
La Rédaction