Culture
Un stagiaire de L’Equipe songe au suicide après avoir trouvé seulement 8 jeux de mots pour un titre d’article
Stress et Angoisse. Fabrice Doillon, un étudiant en journalisme effectue cet été un précieux stage au sein de la fameuse rédaction du quotidien sportif L’Equipe. Une expérience professionnelle des plus utiles mais qui semble bien tourner au calvaire psychologique. En effet, chargé par son supérieur hiérarchique de rédiger un petit article, Fabrice Doillon se dit « au fond du trou » après avoir réussi à produire une petite dizaine de titres basés sur un jeu de mot. Un manque de productivité que l’apprenti journaliste de 23 ans interprète comme une possible remise en cause de sa vocation. Reportage
« J’ai l’impression d’être tellement incompétent. Ça me donne envie de mourir de constater ma médiocrité », lance sans tabou le jeune homme arrivé à l’Equipe fin juin. C’est ce matin aux alentours de 9h15, alors qu’il était déjà à son poste depuis deux heures que la journée s’est transformée en cauchemar pour Fabrice : « C’est horrible. Mon rédacteur en chef m’a demandé une brève sur les supporters du Tour de France. J’ai gratté l’article. Jusque-là pas de problème. Mais une fois au moment de trouver le titre j’en ai évidemment trouvé plusieurs mais seuls quelques-uns présentaient un savoureux jeu de mots. J’ai tellement honte. »
Si ce manque de productivité éditoriale semble à ce point toucher le rédacteur en herbe, c’est que le jeu de mot, parfois facile, est devenu l’une des marques de fabrique du journal sportif et quiconque veut intégrer L’Equipe se doit de maîtriser cette technique. « C’est limite plus important que les informations sur le sport qu’on peut sortir. Le jeu de mot, c’est dans le code génétique du journal. Et là je dois avouer que ça reste un peu faiblard dans le cas de Fabrice », commente sans empathie François Morinière, le directeur de la publication.
Un coup dur donc pour celui qui espérait devenir l’une des futures plumes de l’information sportive. A la suite de cet évident échec journalistique, le stagiaire se dit perdu et en proie au doute quant à son avenir : « Je ne peux décemment plus imaginer devenir permanent ou même pigiste à L’Equipe en trouvant seulement huit jeux de mots pour un même titre d’article. Je me rends compte que je ne suis peut-être pas à la hauteur des grands journalistes qui ont réussi à pondre des titres aussi extraordinaires que « Basket – Une excuse à la Noah », « PSG-OM, à pile ou farce » ou encore « Tell…Mans »
La solution Tumblr
Après ce revers professionnel indéniable, le jeune Fabrice Doillon affirme mettre de côté petit à petit ses rêves de carrière. Le journaliste débutant envisage cependant de continuer dans l’information autour du sport mais à un niveau moindre : « Je pense qu’à la fin de mon stage je vais ouvrir un blog pour continuer à parler de ma passion. Pour l’instant j’envisage de faire ça sur Tumblr. C’est correct et ça reste à la hauteur de ma faible capacité à produire d’excellents jeux de mots sur le sport. Et puis au pire si j’y arrive pas, je me contenterais de collecter ceux de l’Equipe qui sont si forts. »
La Rédaction